Un peu d'histoire
Sans vouloir en dresser ici l’historique, mentionnons brièvement que l’origine des jardins communautaires remonterait à l’âge de bronze, soit plus de 2000 ans avant Jésus-Christ. À cette époque, des jardins sont cultivés par la communauté pour le bien-être de tous. En Europe, au Moyen-Âge, des terres communales sont exploitées par les paysans au profit de la collectivité. Beaucoup plus tard, afin de lutter contre l’étalement urbain, des espaces réservés au jardinage seront aménagés autour des villes malgré la pression défavorable constante que leur font subir l’urbanisation et l’industrialisation. Au Canada, les ancêtres de nos jardins communautaires sont les jardins des gares de trains établis dans l’Ouest par la Canadian Pacific Railway pour ses employés de 1890 à 1930, les jardins scolaires créés par la Nature Study Movement de 1890 à 1904 et les jardins aménagés durant les deux grandes Guerres mondiales et la Grande Dépression.
Les jardins communautaires en Amérique du Nord
Dans le sillage du retour à la terre souhaité et initié par une partie de leur population, le Canada et les États-Unis favorisèrent un nouvel essor des jardins communautaires au cours des années 1970. De nombreux citoyens préoccupés par les conditions sociales, économiques et environnementales – ou par la qualité de la nourriture que le marché des grandes entreprises leur offrait – font alors pression pour que des espaces urbains inoccupés soient consacrés au jardinage communautaire. Au Québec, plus précisément à l’heure actuelle, les groupes qui gèrent ces jardins ne possèdent pas les terrains exploités; ces derniers sont loués ou gracieusement prêtés à leurs utilisateurs par les propriétaires. Le jardin communautaire biologique de l’Université Laval ne fait pas exception à cette règle. Si tous s’accordent pour dire que le jardinage communautaire est une forme particulière d’agriculture citadine, soulignons que cette notion renvoie à une variété d’activités réalisées dans les limites ou en périphérie des agglomérations urbaines.
Notre jardin
Fondé en 1978, le jardin communautaire biologique de l’Université Laval, avec plus d'une trentaine d'années d’existence forme de véritables îlots de verdure visuellement très agréables, augmente non seulement la biodiversité du campus, mais contribue à l’assainissement de l’air et devient un point d’intérêt et de rencontre pour ceux qui le fréquentent. Lieu privilégié pour développer une conscience environnementale, il permet aussi de nous familiariser avec le développement durable et de mettre en pratique des notions liées à l’écologie et à différentes techniques de recyclage.
Même pendant la saison morte, il est perçu comme étant d’une beauté particulière, surtout lors de périodes de l’année où les amoncellements de neige sont exceptionnels et qu’ils exigent que nous fassions appel à notre mémoire pour en apprécier toute la force paisible qui sommeille sous la terre. De plus, d’aucune façon, il n’est enlaidi par des constructions ou des installations apparaissant comme des corps étrangers. Il n’est pas non plus morcelé par des infrastructures dérangeantes (lignes électriques, conduites, routes bien visibles). Situé sur un terrain plat, légèrement incliné vers le sud-ouest, le jardin ne présente aucun problème de drainage, d’érosion ou d’assèchement. Ainsi, le sol se réchauffe plus rapidement au printemps et il conserve plus longtemps sa chaleur à l’automne.
Au plus fort de l’été, la période d’ensoleillement direct varie entre huit et dix heures par jour, tout dépendant de l’emplacement des lots. Bon nombre de grands arbres, qu’il s’agisse de chênes, d’érables ou de sapins, embellissent naturellement le site sans que leur ombrage ou que leur système racinaire ne nuisent à la culture des 300 parcelles dont la dimension est de 17 mètres carrés chacun, réunis en un seul bloc et séparés par des allées. Par ailleurs, le jardin possède un sol de type argileux dont l’indice de fertilité favorise les éléments nutritifs pour lesquels aucun pesticide ou insecticide chimique n’est toléré.
Bien que soumis et très exposé aux vents, il peut heureusement compter sur des installations de clôtures et de haies brise-vent disposées à proximité du stationnement là où dominent les vents. Du côté qui borde l’autoroute Robert-Bourassa, un long boisé composé d’arbres et d’arbustes joue un rôle d’écran végétal naturel et offre un espace paisible invitant à la pause les usagers ou les travailleurs venus effectuer des tâches aux abords du jardin situé derrière le pavillon de Médecine dentaire de l’Université Laval.
Pour desservir ses quelques 200 membres, le jardin est bien muni d’aménagements connexes requis, soit des cabanons, une aire de repos, une aire de compostage, un espace de rangement pour vélos, une toilette chimique, un petit bassin d’eau et des îlots de rocailles et de plates-bandes ornementales, éléments tous fort appréciés des jardiniers et dont l’entretien relève de leur responsabilité.
Sur le plan social, le jardin permet de rompre avec le travail et les tracas quotidiens, de prendre contact avec la nature et de vivre à son rythme. Il favorise les contacts sociaux et, chez bien des aînés, il permet de briser la solitude et de se sentir utiles en les invitant à partager leur disponibilité, leur savoir-faire et leur expérience. Misant à la fois sur une production de légumes frais et de qualité à faible coût, jumelée à la culture de plantes ornementales d’une grande diversité, le jardin projette une image dynamique et vivante. Ajoutons que, du point de vue purement économique, ses coûts immédiats d’entretien et d’utilisation sont minimes en comparaison des nombreux avantages qu’il procure.
Insistons également sur le fait que le jardin communautaire biologique de l’Université Laval offre une perspective paysagère que le regard peut englober à une certaine distance et que, par-dessus tout, il inclut la notion d’enchantement, tout arbitraire qu’elle puisse être. Véritable œuvre d’art à la fois naturelle et artificielle, le jardin est une création qui ne saurait exister sans être pensée par l’homme. Admirable paysage travaillé, maîtrisé par et pour ses utilisateurs, si le jardin que nous connaissons aujourd’hui se veut davantage une extension de la résidence, un lieu de délassement qui nous donnerait, entre autres, le loisir de renouer avec la terre nourricière et la possibilité de nous adonner à diverses pratiques favorisant la culture sous toutes ses formes et dans tous les sens du terme, il n’en demeure pas moins que le jardin, contrairement au paysage, ne saurait exister sans l’intervention du jardinier.
En définitive, il nous reste à souhaiter que cette intervention, qu’elle soit personnelle ou collective, continuera de refléter nos aspirations, nos rêves, bref une part de nos âmes.
Votre conseil d'administration
Sans vouloir en dresser ici l’historique, mentionnons brièvement que l’origine des jardins communautaires remonterait à l’âge de bronze, soit plus de 2000 ans avant Jésus-Christ. À cette époque, des jardins sont cultivés par la communauté pour le bien-être de tous. En Europe, au Moyen-Âge, des terres communales sont exploitées par les paysans au profit de la collectivité. Beaucoup plus tard, afin de lutter contre l’étalement urbain, des espaces réservés au jardinage seront aménagés autour des villes malgré la pression défavorable constante que leur font subir l’urbanisation et l’industrialisation. Au Canada, les ancêtres de nos jardins communautaires sont les jardins des gares de trains établis dans l’Ouest par la Canadian Pacific Railway pour ses employés de 1890 à 1930, les jardins scolaires créés par la Nature Study Movement de 1890 à 1904 et les jardins aménagés durant les deux grandes Guerres mondiales et la Grande Dépression.
Les jardins communautaires en Amérique du Nord
Dans le sillage du retour à la terre souhaité et initié par une partie de leur population, le Canada et les États-Unis favorisèrent un nouvel essor des jardins communautaires au cours des années 1970. De nombreux citoyens préoccupés par les conditions sociales, économiques et environnementales – ou par la qualité de la nourriture que le marché des grandes entreprises leur offrait – font alors pression pour que des espaces urbains inoccupés soient consacrés au jardinage communautaire. Au Québec, plus précisément à l’heure actuelle, les groupes qui gèrent ces jardins ne possèdent pas les terrains exploités; ces derniers sont loués ou gracieusement prêtés à leurs utilisateurs par les propriétaires. Le jardin communautaire biologique de l’Université Laval ne fait pas exception à cette règle. Si tous s’accordent pour dire que le jardinage communautaire est une forme particulière d’agriculture citadine, soulignons que cette notion renvoie à une variété d’activités réalisées dans les limites ou en périphérie des agglomérations urbaines.
Notre jardin
Fondé en 1978, le jardin communautaire biologique de l’Université Laval, avec plus d'une trentaine d'années d’existence forme de véritables îlots de verdure visuellement très agréables, augmente non seulement la biodiversité du campus, mais contribue à l’assainissement de l’air et devient un point d’intérêt et de rencontre pour ceux qui le fréquentent. Lieu privilégié pour développer une conscience environnementale, il permet aussi de nous familiariser avec le développement durable et de mettre en pratique des notions liées à l’écologie et à différentes techniques de recyclage.
Même pendant la saison morte, il est perçu comme étant d’une beauté particulière, surtout lors de périodes de l’année où les amoncellements de neige sont exceptionnels et qu’ils exigent que nous fassions appel à notre mémoire pour en apprécier toute la force paisible qui sommeille sous la terre. De plus, d’aucune façon, il n’est enlaidi par des constructions ou des installations apparaissant comme des corps étrangers. Il n’est pas non plus morcelé par des infrastructures dérangeantes (lignes électriques, conduites, routes bien visibles). Situé sur un terrain plat, légèrement incliné vers le sud-ouest, le jardin ne présente aucun problème de drainage, d’érosion ou d’assèchement. Ainsi, le sol se réchauffe plus rapidement au printemps et il conserve plus longtemps sa chaleur à l’automne.
- Un emplacement idéal
Au plus fort de l’été, la période d’ensoleillement direct varie entre huit et dix heures par jour, tout dépendant de l’emplacement des lots. Bon nombre de grands arbres, qu’il s’agisse de chênes, d’érables ou de sapins, embellissent naturellement le site sans que leur ombrage ou que leur système racinaire ne nuisent à la culture des 300 parcelles dont la dimension est de 17 mètres carrés chacun, réunis en un seul bloc et séparés par des allées. Par ailleurs, le jardin possède un sol de type argileux dont l’indice de fertilité favorise les éléments nutritifs pour lesquels aucun pesticide ou insecticide chimique n’est toléré.
Bien que soumis et très exposé aux vents, il peut heureusement compter sur des installations de clôtures et de haies brise-vent disposées à proximité du stationnement là où dominent les vents. Du côté qui borde l’autoroute Robert-Bourassa, un long boisé composé d’arbres et d’arbustes joue un rôle d’écran végétal naturel et offre un espace paisible invitant à la pause les usagers ou les travailleurs venus effectuer des tâches aux abords du jardin situé derrière le pavillon de Médecine dentaire de l’Université Laval.
Pour desservir ses quelques 200 membres, le jardin est bien muni d’aménagements connexes requis, soit des cabanons, une aire de repos, une aire de compostage, un espace de rangement pour vélos, une toilette chimique, un petit bassin d’eau et des îlots de rocailles et de plates-bandes ornementales, éléments tous fort appréciés des jardiniers et dont l’entretien relève de leur responsabilité.
- Un lieu de rencontres
Sur le plan social, le jardin permet de rompre avec le travail et les tracas quotidiens, de prendre contact avec la nature et de vivre à son rythme. Il favorise les contacts sociaux et, chez bien des aînés, il permet de briser la solitude et de se sentir utiles en les invitant à partager leur disponibilité, leur savoir-faire et leur expérience. Misant à la fois sur une production de légumes frais et de qualité à faible coût, jumelée à la culture de plantes ornementales d’une grande diversité, le jardin projette une image dynamique et vivante. Ajoutons que, du point de vue purement économique, ses coûts immédiats d’entretien et d’utilisation sont minimes en comparaison des nombreux avantages qu’il procure.
Insistons également sur le fait que le jardin communautaire biologique de l’Université Laval offre une perspective paysagère que le regard peut englober à une certaine distance et que, par-dessus tout, il inclut la notion d’enchantement, tout arbitraire qu’elle puisse être. Véritable œuvre d’art à la fois naturelle et artificielle, le jardin est une création qui ne saurait exister sans être pensée par l’homme. Admirable paysage travaillé, maîtrisé par et pour ses utilisateurs, si le jardin que nous connaissons aujourd’hui se veut davantage une extension de la résidence, un lieu de délassement qui nous donnerait, entre autres, le loisir de renouer avec la terre nourricière et la possibilité de nous adonner à diverses pratiques favorisant la culture sous toutes ses formes et dans tous les sens du terme, il n’en demeure pas moins que le jardin, contrairement au paysage, ne saurait exister sans l’intervention du jardinier.
En définitive, il nous reste à souhaiter que cette intervention, qu’elle soit personnelle ou collective, continuera de refléter nos aspirations, nos rêves, bref une part de nos âmes.
Votre conseil d'administration